Triage

Le triage des victimes pose le problème éthique le plus immédiat né de la disproportion entre les moyens de traitement immédiatement disponibles et le grand nombre de victimes dans des états de gravité variables. Le triage est une action médicale qui consiste à donner une priorité au traitement sur la base du diagnostic et du pronostic établis. La survie des patients en dépend. Il doit être rapide et tenir compte des besoins de soins, des possibilités d’intervention et des moyens disponibles. Des gestes essentiels de réanimation se feront en même temps que le triage.

 

Le triage doit être confié à un médecin expérimenté, doté d’autorité assisté d’un personnel organisé, aussi compétent que possible.

 

Le médecin doit catégoriser les :

 

a) blessés récupérables en danger de mort immédiat à soigner à bref délai, ou dont le traitement doit être assuré en priorité dans les heures qui suivent;

b) blessés dont la vie n’est pas immédiatement en danger et qui ont un besoin urgent mais non immédiat de soins;

c) éclopés ne nécessitant que des soins simples, dont les soins peuvent être différés ou effectués par des secouristes;

d) victimes en choc psychique nécessitant une sécurisation pour lesquelles une prise en charge individuelle ne pourra être effectuée mais pour lesquelles autant que faire se peut serait donné un réconfort ou un sédatif en cas de trouble profond;

e) blessés au dessus des ressources thérapeutiques disponibles atteints de lésions très graves telles irradiations ou brûlures généralisées à un degré irrécupérable, ou des cas chirurgicaux complexes nécessitant une opération particulièrement délicate et prolongée, susceptible d’obliger le médecin à faire un choix entre les patients. (Pour ces raisons, tous ces cas mentionnés peuvent être classés en « urgences dépassées ». Cette abstention de traitement, en raison de la situation de catastrophe, n’a rien à voir avec une non-assistance à personne en danger de mort. Elle est justifiée lorsqu’elle vise à sauver le maximum de victimes possible).

f) L’évolution de tous les cas pouvant les faire changer de catégorie, une réévaluation régulière par le responsable du triage est indispensable.

 

Sur le plan éthique, le problème du triage et de l’attitude à l’égard des « urgences dépassées », s’inscrit dans le cadre de l’allocation des moyens immédiatement disponibles dans une situation exceptionnelle de force majeure. Ethiquement, le médecin ne peut s’acharner sans espoir ni gaspiller des ressources nécessaires ailleurs mais il doit à ses patients compassion et aide et respect de la dignité de la vie privée, notamment par l’isolement et l’octroi des calmants et des sédatifs appropriés.

 

Le médecin agira selon sa conscience en fonction des moyens dont il pourra disposer. Il doit viser à organiser ses priorités d’intervention de façon à sauver le maximum de cas graves récupérables et limiter la morbidité à un minimum, tout en acceptant les limites qui lui sont imposées par les circonstances.

Il prêtera une attention particulière au fait que les enfants peuvent avoir des besoins particuliers.

 

 

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